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Le torticolis congénital chez le nouveau-né


Depuis l’arrivée en 1999 de la campagne « Dodo sur le Dos » visant à réduire l’incidence de la mort subite du nourrisson, le nombre d’enfants atteints de torticolis congénital est passé de 0,4% (1/250) à 16% (1/6). Mais quelle est donc cette pathologie si fréquente chez les nouveau-nés?


Tout d’abord, il est important de bien faire la différence entre le torticolis rencontré chez l’adulte, une affection douloureuse du cou résultant de spasmes musculaires intenses, et le torticolis congénital du nourrisson. Le torticolis musculaire congénital se définit comme une raideur au niveau du cou du nouveau-né, présent à la naissance ou développé dans les premières semaines de vie. Cette affection, contrairement à ce qui est retrouvé chez l’adulte, est complètement indolore pour l’enfant, comme il s’agit d’un manque de souplesse musculaire et non de spasmes.


La classification actuelle des torticolis pédiatrique se fait selon trois types : le torticolis positionnel, le torticolis musculaire, et le fibromatose coli.


Le fibromatose coli est la forme la plus sévère du torticolis. Il est caractérisé par la présence d’une masse dans un des muscles du cou, le sterno-cléïdo-mastoïdien (SCM). Cette boule d’adhérences peut être présente à la naissance ou apparaître dans les premières semaines de vie (jusqu’à 3 mois après la naissance). Sa présence cause un épaississement du muscle dans lequel elle se trouve, qui est raccourci et limite le cou dans ses mouvements. La masse disparaît généralement naturellement entre 4 et 8 mois de vie, mais le raccourcissement du muscle peut tout de même demeurer problématique si aucun traitement n’a été entrepris.


Le torticolis musculaire est aussi caractérisé par une altération du terno-cléïdo-mastoïdien, mais sans masse au niveau du muscle. L’amplitude de mouvement au cou est limitée par la raideur musculaire, qui peut provenir d’un mauvais positionnement prolongé dans l’utérus. Un torticolis positionnel pourrait aussi se transformer en torticolis musculaire à moyen terme en l’absence de traitement.


Le torticolis positionnel (ou attitude de torticolis) ne comporte pas d’atteinte ou de raideur du SCM, et les amplitudes de mouvement du cou du bébé ne sont pas restreintes. Il est développé dans les premières semaines de vie et correspond à une préférence du bébé. Les causes peuvent être multiples : la présence d’une plagiocéphalie primaire peut expliquer l’enfant soit plus confortable avec la tête tournée d’un côté, une atteinte visuelle d’un seul œil peut nuire à l’exploration de l’environnement du côté atteint et favoriser le côté sain, l’environnement peut favoriser l’orientation du regard particulièrement d’un côté, … Cette forme de torticolis est la moins sévère, mais peut se diriger vers un raccourcissement musculaire si la position préférentielle est maintenue durant plusieurs semaines.


La présence d’un torticolis chez un enfant peut avoir plusieurs conséquences à long terme : en plus de la problématique d’ordre esthétique, le maintien à long terme d’un débalancement musculaire peut créer des asymétries au niveau de la posture de l’enfant et affecter son développement moteur, qui est généralement symétrique jusqu’à l’âge de 2 ans. Les amplitudes de mouvement du cou peuvent aussi demeurer limitées comparativement au côté non-atteint et une déformation plus sévère peut affecter l’équilibre debout et augmenter les risques de développer une scoliose durant la croissance.


Les physiothérapeutes avec une approche pédiatrique font partie des professionnels de la santé formés pour faire face à cette problématique à l’incidence grandissante. En plus d’une évaluation complète du cou de l’enfant, ils évaluent les différentes étapes de son développement moteur pour détecter de possibles conséquences du torticolis. Le traitement offert suit les meilleures évidences actuelles : il comprend généralement des exercices d’étirement et de renforcement des muscles cervicaux atteints, des exercices pour favoriser un développement moteur le plus harmonieux et symétrique possible et des conseils aux parents concernant le positionnement optimal du bébé dans différents contextes et l’adaptation de l’environnement immédiat.


Plus le torticolis est détecté et pris en charge rapidement, meilleur est le pronostic de récupération. La grande majorité des enfants qui seront suivis dans les premiers 6 mois de vie par un professionnel de la santé ne présenteront plus de signes de torticolis en vieillissant. Il est possible de débuter les traitements en physiothérapie à tout âge, sans contraintes.


Pour toutes questions ou inquiétudes, n’hésitez pas à consulter un physiothérapeute avec une approche pédiatrique, il saura prendre en charge adéquatement votre enfant, répondre à vos questionnements et vous proposer une avenue de traitement personnalisée à vos besoins spécifiques.


- Cloé Venancio, physiothérapie volet pédiatrie Clinique Le Phare Santé



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